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La centrale de biomasse BEE le démontre une nouvelle fois : s’il n’y a pas de bénéfices en vue, ce n’est pas un bon projet.

Ce projet BEE était pourtant de très haute qualité techniquement : la combustion n’était plus fondée sur la vieille technologie d’injection datant des centrales au charbon mais sur la technologie à ‘lit fluidisé’ tourné vers l’avenir.

L’industrie de la biomasse l’a même couronné meilleur projet de biomasse au monde en 2016. Une technologie pour laquelle le gouvernement belge a injecté énormément d’argent dans le passé via des études, notamment à la VUB.

Ce projet était socialement acceptable d’un point de vue écologique. Le combustible était du bois inutilisable et contribuait donc à soutenir la réflexion verte. Une partie des copeaux aurait dû provenir de pays africains. Par ces achats, ces pays auraient été aidés dans l’éradication des plants envahissants qui provoquent indirectement la sécheresse et le déclin agricole. L’autre partie aurait été du bois d’élagage non utilisé aux Etats-Unis, ce qui aurait aussi attiré l’attention sur la ‘valeur’ des déchets verts aux Etats-Unis.

L'ensemble du projet est relativement positif

L’ensemble du projet est relativement positif par rapport aux normes de ‘l’énergie verte’ et à l’impact CO2. Sans parler, bien entendu, du transport. Mais le pétrole doit aussi être transporté jusqu’ici et l’acier des éoliennes nécessite de l’énergie pour le fabriquer, le transporter et l’entretenir.

Le grand point faible de ce projet – comme tous les projets d’énergie verte, éolien inclus – est qu’il n’est pas économiquement rentable sans le soutien du gouvernement.

BEE a reçu les autorisations les unes après les autres, sans lancer de procédure de recours. Et malgré un volet technique bien ficelé, le support de General Electric - l’acteur mondial en technologie d’énergie qui emploie 1.500 travailleurs en Belgique - en tant qu’exécuteur technique et partenaire technologique, et la sympathie d’acteurs mondiaux comme Google qui souhaitait utiliser l’énergie pour son département de serveurs à Mons, vous passez à la trappe si vous êtes pris dans une tempête politique.

La leçon pour chaque entrepeneur

La leçon pour chaque entrepreneur – une des premières leçons dans les manuels économiques – est qu’un projet industriel ne peut être lancé que si les signatures de tous les intervenants sont apposées au bas du contrat.

Le succès ne peut être là que si le site est construit et qu’il livre les bénéfices promis. Sa viabilité est sa plus-value. Et généralement, seule la plus-value financière compte, c’est-à-dire les bénéfices que l’investisseur peut récupérer dans un délai raisonnable.

L’inaction n’est pourtant pas une option. Il faut rechercher dans nos contrées des projets viables pour l’économie, pour la société et pour le politique. L’Empire romain a disparu, à nous d’éviter qu’il en soit ainsi pour notre Occident.

Ir. Alfons Calders

 

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