Ne devrais-je pas accorder de l’attention aux événements du monde, aux attaques terroristes, aux coups d’Etat … ?
Au plus la vie est difficile, au plus on prend la solution de se focaliser sur le négativisme. Une bonne manière d’améliorer le monde – comme le formulait le Mouvement sans Nom il y a quelques années – consiste à commencer par soi. Se sentir bien dans sa peau, dans sa vie, dans son entourage, …
Et, tournez-le comme vous le voulez, l’argent ne fait pas le bonheur, mais il contribue à vous polariser plus positivement sur votre vie. Voilà pourquoi en cette saison estivale, typiquement dédiée à la réflexion, il est bon de s’arrêter un instant sur les salaires.
Deux constats : (1) les plus de 50 ans sont écartés parce qu’ils coûtent chers et (2) les jeunes pensent que le job hopping va générer des salaires supérieurs. La DRH ne veut donc plus rétribuer l’expérience des 50+ mais bien celle des vingtenaires et des trentenaires ?
Bon pour ta carrière et salaire ?
Ou est-ce là le mythe persistant de l’apaisement quand, lors de restructurations ou autres, il faut remettre ces travailleurs convoités – ceux âgés entre vingt et quarante ans – à la rue ? ‘Le changement d’emploi est bon pour ta carrière et pour ton salaire’.
Les licenciements massifs aident les entreprises à gérer le coût salarial. Lors d’une restructuration, le management avance aveuglément un certain nombre de licenciements. Et on se débarrasse de personnes ‘rentables’, ‘indispensables’… pour les engager plus tard comme ‘consultant indépendant’ à un coût plus élevé.
Cela tempère le coût salarial global et la population reste jeune, même en ancienneté. Que les statistiques montrent que les plus de 60 ans qui ont de l’ancienneté coûtent jusqu’à 50 pourcents de plus que les jeunes de 25 ans en dit plus sur la politique de recrutement que sur les barèmes d’ancienneté. Car l’accumulation de l’ancienneté, indépendamment de toutes autres promotions, est aujourd’hui plutôt symbolique. Certes, l’ancienneté donne droit à des périodes de préavis plus longues, un tampon pour retrouver du travail après un licenciement.
L'herbe est bien plus verte ailleurs
Les multiples emplois permettent d’amasser de l’expérience : on apprend à s’évaluer et à évaluer ses compétences. Et pour les travailleurs actifs et motivés – ceux qui veulent faire quelque chose de leur vie – l’herbe est bien plus verte ailleurs. Est-ce bien le cas ? C’est imprévisible. Tout comme de savoir si on veut ou peut faire ce job pendant les cinq prochaines années.
Un transfert, même au sein de l’entreprise, signifie un recommencement par le bas en matière de connaissance de la fonction, d’édification d’une communauté… Les sollicitations vous apprennent à estimer vos capacités de vente par rapport à la DRH. Consolider votre valeur ajoutée et la convaincre qu’avec vous, ce job tournera mieux qu’avec une force autre/inexpérimentée.
Le travailleur doit marquer des points en tant que membre ‘core-business’ du personnel. La DRH doit gérer la masse salariale. Et on est certainement en mesure d’obtenir un score supérieur, ou de ne pas faire de points. Cacher la vérité est l’étape la moins grave. Un comportement contraire à l’éthique est encouragé. Mais y-a-t-il une alternative pour le travailleur ou l’entreprise ?
Ir. Alfons Calders