Le 14 octobre, le ‘Smart Textile Salon 2016’ à Renaix exposera des réalisations de textiles intégrant des capteurs, des textiles conducteurs …
En juillet dernier, la revue ‘Science Advances’ a publié un article sur un alliage titane-or conçu à la Rice University de Houston, qui est biocompatible, extrêmement solide et dont le coefficient de friction est bas. Pour le monde médical, cela signifie des articulations artificielles qui dureront plus longtemps. Fin mai, le premier prix du concours Bizidee est allé à un canoë pliable (d’une longueur de 4 m) construit avec des panneaux légers en nid d’abeilles. Ces panneaux, rigides et robustes en thermoplastique renforcé à la fibre, ont été développés et fabriqués par la spin-off de la KULeuven EconCore, en collaboration avec DuPont Performance Material. Et puis il y a aussi ce revêtement de toiture ‘purificateur d’air’ dont l’oxyde de titane intégré génère un effet photocatalytique via lequel le rayonnement ultraviolet de la lumière solaire dégrade les polluants de l’environnement et le NOx.
Le développement durable
Voilà quelques exemples d’une (r)évolution forte dans les matériaux. Les éléments déclencheurs sont le développement durable, l’économie d’énergie, la durée de vie, l’utilisation des matières premières réutilisables (pensez aux peintures à base d’amidon, aux revêtements de sol, au plastique, …), le recyclage (notamment la récupération par Umicore des métaux rares présents dans les déchets électroniques). Parallèlement à cela, on se pose la question de savoir si on va continuer à vendre nos matériaux ou si on va les louer en leasing. Voyez l’offre de Philips ‘payez par lux’ où les armatures d’éclairage et les lampes sont louées en leasing et gérées par Philips. Agfa propose aussi un ‘leasing and take back’ pour les plaques d’impression afin de récupérer l’aluminium de haute qualité et produire ainsi des nouvelles plaques. La motivation principale est que les matériaux contiennent des substances qui deviennent rares dans la nature, et des problèmes d’approvisionnement risquent de survenir si on ne les récupère pas systématiquement.
Ce qu’il me manque dans toute cette histoire, c’est le contrôle de qualité plus complexe, tant à la production qu’à l’utilisation des matériaux. Comment mesurer les super prestations des nouveaux produits – mis sur le marché – tant neufs que lors d’un usage réel ? Et quid des phénomènes de vieillissement ? Comment normaliser tout cela ? Un second élément est qu’une partie de ces nouveaux produits doivent leurs caractéristiques aux poudres ou aux (nano)fibres servant de produits de base, telle une (partie de la) couche supérieure. Comment prévenir les problèmes pour l’homme et l’environnement, tant en production qu’à l’utilisation et au recyclage ? Voyez les super propriétés de l’amiante et la problématique actuelle de ce produit.
Des problèmes environnementaux en production
Les nouveaux matériaux nécessiteront de faire un bond dans la technologie de mesure. Une automatisation appropriée offrira les solutions utiles là où des problèmes environnementaux peuvent se produire en production (des poussières fines ou d’autres problèmes avec la matière première) et lorsqu’on voudra garantir une qualité de produit constante. Il y a donc un avenir et de l’emploi pour les techniciens en mesure et en régulation, pour les entreprises spécialisées qui, en tant que fournisseurs, réfléchissent aussi à la maîtrise des problèmes d’automatisation et de mesure émergents. Notre secteur aura du travail dans ces ‘nouvelles’ productions de matériaux.
Ir. Alfons Calders
