Aux Etats-Unis, les élèves de l’école primaire n’utilisent plus de stylo.
Les ordinateurs et autres appareils intelligents ont pris la relève, même pendant les cours de lecture et d’écriture.
Ces enfants ne savent plus écrire ‘manuellement’. L’orthographe importe peu car la touche de correction et/ou de complément résout toutes les hésitations. Finies ici aussi les abréviations typiques des SMS, pourtant récentes.
Il y a l’arrière-garde. Sur Internet, on trouve des études – notamment de l’université de Princeton – qui indiquent que l’usage d’ordinateurs et de téléphones pendant les leçons fait baisser la concentration et la qualité des notes des étudiants.
L'effet de dépendance des médias sociaux
Cela fait penser à la révélation - lorsque le crayon devint obsolète - que le stylo (à bille) donnait une belle écriture. Ou à l’avènement de la culture visuelle, et aux bandes dessinées comme précurseur, alors que nos parents – et je parle au nom de la génération des 60 ans – disaient que lire un roman contribuait plus au développement spirituel et à la pensée créative qu’une bande dessinée. Nous avons essayé d’inculquer à nos enfants que regarder la télévision rend passif et laxiste. Et plus tard, que les jeux sur ordinateur et internet limitent le développement spirituel.
Aujourd’hui, on attire l’attention sur l’effet de dépendance des médias sociaux, où le monde (illusoire) numérique annihile le contact personnel. Ou sommes-nous ici aussi déjà dépassé ? Je me demande ce que sera le prochain développement sur lequel les jeunes sauteront, et quelle sera la réaction des ‘dépassés’. J’imagine déjà des phénomènes comme l’internet permanent sur vos lunettes de soleil, pilotée par vos pensées. L’homme en deviendrait paresseux.
Quand je relis cette énumération, je suis étonné de la vitesse d’impact des nouvelles technologies sur les habitudes humaines. J’ai vécu personnellement tous les exemples cités plus haut. Et les jeunes – même ceux en début du secondaire – fronceront les sourcils par incrédulité.
L'enseignement est quasiment resté le même
Tout ceci alors que l’enseignement – sous forme de classe avec un enseignant, l’obligation de décrocher un diplôme… - est quasiment resté le même pendant au moins les trois générations que j’ai connues. Les formes de travail - malgré les phénomènes du télétravail, de l’organisation clean desk, de la flexibilité du temps de travail, des organisations professionnelles planes… - n’ont pas non plus fondamentalement changé.
Même la production, la maintenance et la logistique – mis à part un certain nombre d’outils organisationnels comme l’automatisation et la flexibilisation – sont restées les mêmes. En d’autres termes, c’est comme si notre organisation sociétale avait fait du sur place alors que notre monde intellectuel change. Mais les fissures se font sentir.
Le monde social et politique est sous pression à cause de phénomènes négatifs et malheureux comme la guerre, les révolutions, les déplacements de populations, … Si la technologie évolue systématiquement, la réflexion sociale et les formes de travail et de cohabitation se transforment par des turbulences ! Sommes-nous face à une rupture ?
Ir. Alfons Calders
